New Releases by Pierre Nepveu

The Four-Doored House evokes two key women in Pierre Nepveu's life. First, his granddaughter Lily, who he imagines maturing into a complex world, haunted by her memory of him as he is haunted now by her projected self, navigating an era awash in uncertainty and unease. Imbued with both wonder and disquiet, it is an aging poet's celebration of childhood, as well as a meditation on his own "future absence." There follows his celebration of C, the woman with whom Nepveu shares his nights and days. These are love poems dedicated to a companion who has aided him in finding "new phrases that reformulate the impossible." The culmination of a brilliant career, translated into fluent and thrilling English by Donald Winker, The Four-Doored House is Nepveu's most enduring work yet.

Cet essai parle de mon attachement au Québec, ce coin des Amériques où je suis né, où j'ai mené presque toute ma vie active, où j'écris depuis plus de cinquante ans et auquel j'ai consacré l'essentiel de mes travaux. J'ai une dette importante envers ce territoire, cette société, cette nation, mais toute dette mérite d'être interrogée, tout héritage exige d'être soupesé. Mon amour du Québec n'est pas nationaliste si l'on entend par là que je placerais la nation au-dessus de tout, que je serais incapable de reconnaître ses tares, au passé comme au présent, ou encore que je serais obsédé par sa différence, sa distinction, sa spécificité. Reconnaître que le Québec est un cas unique dans l'histoire des Amériques, que sa situation linguistique fortement minoritaire au Canada et à plus forte raison sur le continent exige des politiques et motive un souci constant, être conscient des particularités de notre parcours historique - cela ne signifie aucunement que l'on doive se cantonner dans un provincialisme défensif et régressif qui en vient à considérer comme suspecte, voire péjorative, l'idée même d'un Québec ouvert, pluraliste, inclusif. À mes yeux, telle est pourtant l'idée de la nation qui colle le plus à sa réalité présente, et la seule apte à éviter sa stagnation et sa folklorisation. Mon discours n'est pas celui d'un historien, d'un sociologue, d'un politologue, d'un juriste ni même d'un philosophe, bien que toutes ces disciplines me nourrissent et qu'elles occupent une large place dans ma bibliothèque. Mon point de vue sur le monde est celui d'un littéraire et donc d'un généraliste ou, mieux encore, d'un « écologiste du réel », une expression que j'emprunte à un livre que j'ai publié dans les années 1980 et qui considère que le monde que nous habitons est, à portée de langage, une totalité concrète, complexe, diversifiée, qui se maintient dans des interrelations, qui vit et se recrée sans cesse dans des échanges et dont nos discours ont le devoir de faire entendre la polyphonie, les discordances autant que les harmonies. Le Québec dont je parle est imprévisible, mais il commence au seuil de ma porte, dans la proximité des choses et des êtres, dans un équilibre instable qui est, au bout du compte, la seule manière d'exister. Pierre Nepveu.

The Hardness of Matter and Water fulfills a poetic odyssey Québécois poet Pierre Nepveu began more than four decades ago. Through a sequence of four prose poems, his anonymous protagonist walks from the heart of present-day Montreal into its southwestern margins, where the metropolis began centuries ago and which now "lays out its memories on the young grass." Questioning his sense of belonging, social unease and mortality as he walks, and following "a shadowy voice that neither sings nor speaks," Nepveu transports readers across wide spans of history, geography, metaphysics and speculation.

René-Pierre Nepveu est un chanoine bien ordinaire d'une ville de province, elle aussi représentative, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. A l'âge de 26 ans, il naît à la fois à la vie capitulaire et à l'écriture : intronisé chanoine de la cathédrale du Mans, il entreprend un journal qui ne s'arrêtera qu'à l'extrême fin de sa vie. Héros obscur par excellence, il y parle peu de lui-même mais note ce qu'il observe et entend: cérémonies, mondanités, exécutions publiques, rumeurs ou ragots, la vie qui va dans son chapitre, sa ville et sa province... Du coeur du Mans à sa "campagne" de la Manouillère, on rencontre sous sa plume évêques, dignes confrères et vénérables curés, aussi bien que les élites locales, belles dames d'esprit, magistrats en robes rouges ou négociants enrichis. Quand la Révolution vient dérégler sa vie douillette, le journal passe de l'ironie à la peur et dit les bouleversements survenus, les émotions du "mauvais peuple", les cachettes, la prison. Puis viennent l'apaisement et la réconciliation, en même temps que la vieillesse. Véritable chronique urbaine et ecclésiale, ces pages fourmillent de détails insolites et offrent une inégalable base de données avant la lettre sur la société du temps. Pour la première fois édité en version intégrale, dans la saveur de sa langue d'origine, le texte est éclairé par trois chercheurs aux spécialités complémentaires.

Pierre Nepveu is unique among French Quebec poets for having forged a voice at once unadorned, sensuous and adventurous.His new collection, The Major Verbs,is a masterwork consisting of three sequences: one focussing on an immigrant night cleaner glimpsed on a subway, another, a riff on a group of stones on a table, and the third concerning the poet's parents and their deaths.The book closes with a long meditative poem written in the American southwest. The Major Verbs (under its original title, Les Verbes Majeur) was nominated for a Governor-General's Award for Poetry in 2010. Nepveu's poetry collection, Mirabel won the 2003 Governor General Award for its original French-language edition and the 2004Governor General Award for Translation (Judith Cowan,translator, Signal Editions).

Le 21 décembre 1996, dans la modeste église de Sainte-Agathe, avaient lieu les funérailles nationales d'un poète. Avant Gaston Miron, aucun écrivain n'avait reçu des autorités politiques québécoises un honneur pareil. Comment une telle chose pouvait-elle se produire dans une société qui avait jusque-là si mal traité ses poètes, de Nelligan à Saint-Denys Garneau ? C'est tout simplement que Gaston Miron incarne mieux que quiconque le Québec moderne. Miron est notre "contemporain capital". Ecrire la biographie de Gaston Miron, c'est faire davantage que retracer la vie d'un homme, c'est raconter le Québec de la Grande Noirceur et des communautés religieuses, la Révolution tranquille, la renaissance du nationalisme et les mouvements de gauche, la crise d'Octobre, les deux référendums, c'est raconter l'histoire de l'édition au Québec et la naissance d'une institution littéraire semblable à celle dont sont dotées les autres nations. A l'étranger aussi, le Québec, c'était Gaston Miron, tant parmi la confrérie des poètes que sur les plateaux de la télévision française. Après de nombreuses années de recherche qui l'ont amené à rencontrer les proches de Miron et à traverser d'abondantes archives, le poète, romancier et essayiste Pierre Nepveu arrive à embrasser l'empan de cette vie hors du commun. Il sait bien sûr faire ressortir toute l'envergure du poète, mais il réussit également comme nul autre à peindre l'homme, sa rudesse, sa fragilité, son grand rire franc, ses coups de gueule, sa misère natale qu'il portait comme un stigmate, son espoir indomptable.

Le volume réunit le texte de 25 entrevues accordées par le poète entre 1959 et 1997 parmi les quelque 75 que recense la bibliographie en fin de volume. [SDM].

Quatre longues suites poétiques (La femme qui dort dans le métro - Des pierres sur la table - Exercices de survie - Chant pour un passage) d'une écriture sobre et contenue, au mètre presque régulier. Se refusant aux effets de manche et se méfiant du lyrisme, l'auteur n'hésite pas, sur plus de vingt pages, à évoquer le quotidien d'une femme de ménage. Et s'il aborde les thèmes du deuil ou de la beauté du monde, il recherche avant tout "la simplicité / d'une seule note basse et grave." [SDM].

Un panorama critique de la poésie québécoise contemporaine. Le volume rassemble les articles publiés par l'auteur dans la revue "Spirale" entre 1985 et 2005. [SDM].

The tragic circumstances surrounding the construction of Montreal's Mirabel airport are recreated in the brilliantly disturbing poems in this collection that transform the specific into an engaging discussion of universal themes.

Réunit des textes écrits entre 1947 et 1995, publiés dans des revues et des anthologies.

Sixième recueil de poèmes de l'auteur, inspiré de l'histoire de l'aéroport de Mirabel, dont la construction a entraîné l'expropriation de plusieurs fermes. En 2002 l'endroit est dorénavant vide, tous les vols ayant été rapatriés à l'aéroport de Dorval. Le poète a utilisé, librement toutefois, certains documents ainsi que des faits reliés à l'histoire de sa propre famille, originaire de cette région agricole. Une poésie engagée. Un "beau recueil", selon C. Beausoleil. [SDM].

Jerome lives alone. Twenty years ago, time stopped and reality slipped from his life. His days are differentiated only by the photos he takes -- one for each day of the year -- and puts up on his wall as his own personal calendar. But one day Jerome receives a letter from his daughter, Lea, from whom he was separated when she was an infant. Lea's mother, Arlette, had come to Montreal to work in the French pavilion at Expo 67, where she met the young photographer Jerome. After the birth of their daughter, the relationship soured and Arlette returned to France with the child. Jerome's desperate attempts to find them were unsuccessful. He left France in despair and has never known what became of them. When Jerome and Lea finally meet, it is in the midst of a thunderstorm that mirrors the turbulence awaiting in their own relationship.

La fille retrouvée pourra-t-elle restaurer la paternité perdue de l'anti-héros solitaire? Et peut-on confier à une correspondance le soin de combler vingt annés de silence et de distance, sinon d'oubli? Un roman qui a de la gravité, de la profondeur ... et des longueurs, comme le suggère R. Martel qui trouve le ##décollage## tardif, mais qui apprécie le style alliant la sobriété (même si les phrases sont longues) à la précision.

Interrogation dans les textes et les oeuvres d'un "certain mode d'être de la conscience québécoise". Comme recueil de monographies sur des auteurs québécois confirmés - V.L. Beaulieu, P.M. Lapointe, P. Chamberland, G. Langevin, G. Miron, etc. - ou comme exploration de phénomènes spécifiques - La littérature migrante, etc. - cet ouvrage est d'une grande richesse. Comme synthèse, l'oeuvre présente diverses lacunes en particulier une conclusion anémique, ##transitoire##. L'auteur a bien défini sa démarche : à partir de la situation historique spécifique du Québec des années 1980, faire retour sur des figures clefs de la littérature québécoise moderne, en cherchant à en retraverser le sens, à en capter le dynamisme conceptuel et rhétorique (cf. l'avertissement, p. 9-12). Cinq chapitres sont inédits; les sept autres sont l'aboutissement d'une première publication en revue ou dans un ouvrage collectif.

Un univers člat ̌en 11 fragments de 8 ̉34 pages, rčolt ̌par un narrateur disponible. Le hřos est un professeur de cǧep en chm̥age qui enqut̊e sur la rupture d'un couple ami - Mira et Jean-Ren ̌- survenue ̉Vancouver, sur l'člatement d'une cellule amoureuse. Un premier roman ambitieux, centr ̌sur la "violence morale des rapports du couple" (N. Audet), mais dont les structures manquent un peu de discrťion. [SDM].

La publication de cette anthologie constitue un des événements marquants du monde de l'édition québécoise, pour l'année 1981. De conception classique, l'oeuvre présente les textes en respectant l'ordre chronologique des dates de naissance des poètes choisis. Dans une note liminaire les auteurs, deux universitaires québécois, déclarent avoir voulu, d'une part, retenir ce qui subsistait de plus vivant dans la poésie du passé, d'autre part, pour les poètes les plus actuels, accepter de prendre des risques, de faire un choix subjectif. Ce choix est cependant basé, affirment-ils, sur la qualité intrinsèque des poèmes : "l'activité [sic] de leur écriture, la complexité de leur thématique, la vigueur de l'imagination qui s'y déploie". Le choix est, dans l'ensemble, satisfaisant et à l'occasion novateur. Chaque poète a droit à une notice biographique qui réussit aussi en quelques phrases à caractériser son oeuvre. Les auteurs sélectionnent pour chaque poète de un à quatorze textes selon l'importance qu'ils lui accordent. Petit historique de la poésie canadienne-française puis québécoise, p. 13-46. Tableau chronologique en trois volets simultanés : histoire - culture - poésie québécoise. Bibliographie signalétique pour les auteurs cités (oeuvres - études); une section (non exhaustive) répertorie les ouvrages généraux. Mise en pages très (trop?) sage.